dimanche 8 janvier 2012

Stratégie de recherche documentaire sur la mortalité maternelle et la sécurité des patients


Auteur: Fortuné GANKPE , Etudiant en Santé Internationale_Université Sneghor
Sous la direction de Pr Iheb BOUGMIZA, Faculté de Médecine Sousse, Tunisie

Sujet1 : la mortalité maternelle
Notre stratégie de recherche suit le plan du processus de recherche du cours.
1.    Définition des besoins d’information
Il s’agit ici de circonscrire et préciser le sujet. Pour ce faire, nous avons eu recours à des thèses de doctorat de médecine soutenues sur la question de la mortalité maternelle[1]. Nous avons consulté les bases de données des sociétés savantes (société française de gynécologie – obstétrique), les agences gouvernementales (UNFPA, OMS). Il en ressort que la mortalité maternelle constitue encore un problème majeur de santé publique. Selon l’OMS, chaque jour, 1500 femmes meurent de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. En 2005, il y a eu 536 000 décès maternels dans le monde, selon les estimations. La plupart d’entre eux surviennent dans les pays en développement et pourraient être évités [2]. L’un des objectifs de millénaire pour le développement (OMD) adoptés par la communauté internationale lors du sommet du millénaire des Nations Unies fait allusion à l’amélioration de la santé maternelle. Le cinquième objectif vise à réduire le taux de mortalité maternelle de trois quarts entre 1990 et 2015.
Cinq grandes causes ont été identifiées : les hémorragies du postpartum, les infections, les syndromes vasculo-rénaux notamment l’éclampsie, les dystocies et les complications d’avortements.
Tout ceci nous a permis de circonscrire notre sujet sur la prise en charge des hémorragies du postpartum.
2.    Formulation du sujet et identification des concepts
Question de recherche : « quelle est la qualité de la prise en charge des hémorragies du postpartum en milieu africain : cas du centre hospitalier universitaire de Parakou au Bénin ? »
Concepts : qualité ; prise en charge ; hémorragies ; postpartum
3.    Etablissement du plan de concepts
Qualité = « quality »
Prise en charge ou traitement = « management, treatment »
Hémorragies = hemorrhage
Postpartum= postpartum
4.    Choix des types de documents
Nous utiliserons les articles de revues ou journaux en accès libre
5.    Choix des outils de recherche :
Internet : pubmed
6.    Adaptation de la requête
D’abord nous avons identifié les mots indexés par Pubmed correspondant à nos concepts.
Avec « quality », nous avons obtenu 109 propositions mais dont le plus approprié se retrouve dans le terme suivant
Avec « Treatment ou management » nous avons obtenu 43 propositions et ce qui correspondait mieux à notre requête était : ‘’patient care management’’
Avec « Hemorrhage » nous avons obtenu 122 propositions dont l’une faisait en même temps référence aux hémorragies du postpartum : ‘’postpartum hemorrhage’’
Avec la fonction limits de pubmed, nous avons réduit notre recherche sur les articles d’accès gratuit en français et anglais.
7.    Exécution de la recherche
La recherche est exécutée sur Medline. Nous avons utilisé l’opérateur booleen « AND » et voici ce qui apparaît dans la fenêtre de recherche pubmed : ("Patient Care Management"[Mesh]) AND "Postpartum Hemorrhage"[Mesh] 
Ainsi nous obtenons 114 articles. Nous avons utilisé la fonction limits en cochant anglais, français et free full text. Ceci a réduit le nombre à 14 articles.
Après avoir parcouru les 14 articles, le choix a été porté sur :
Titre: « Multifaceted intervention to decrease the rate of severe postpartum haemorrhage: the PITHAGORE6 cluster-randomised controlled trial » [3]
Auteurs : Deneux-Tharaux C, Dupont C, Colin C, Rabilloud M, Touzet S, Lansac J, Harvey T, Tessier V, Chauleur C, Pennehouat G, Morin X, Bouvier-Colle MH, Rudigoz R.
Revue: An International Journal of Obstetrics and Gynaecology
8.    Résumé de l’article
Les hémorragies du postpartum restent la principale cause de mortalité et de morbidité maternelle. Les différentes stratégies mises en œuvre pour faire baisser la prévalence, demeurent controversées aussi bien dans les pays développés que dans les pays en voie de développement. La prise en charge reste difficile malgré les nombreuses techniques et moyens développés. Il y a en effet une diversité dans les pratiques médicales observées dans différents hôpitaux malgré l’existence de nombreux protocoles mis en place sur le plan national et international. Les auteurs présentent ici les résultats d’essai randomisés pour tester les hypothèses selon lesquelles des interventions formatives multidisciplinaires sont nécessaires pour améliorer les pratiques en matière de gestion efficace des hémorragies du postpartum en vue d’en réduire la fréquence.
L’étude a porté sur 106 maternités dans 6 régions françaises entre septembre 2004 et novembre 2006. L’on a mené des interventions dans certaines maternités choisies au hasard pour la mise en pratique des protocoles et on a laissé libre cours aux autres maternités dans leurs pratiques habituelles dans la prise en charge des hémorragies du postpartum. Les interventions consistaient en une séance de travail dans chaque centre à propos du protocole thérapeutique, le rappel des connaissances et une revue des cas sévères. Une équipe formée d’un obstétricien et d’une sage-femme était chargée de mettre en œuvre le protocole. Les résultats mesurés concernaient l’incidence des hémorragies du postpartum sévères définies par l’un au moins des signes suivants : la transfusion, l’embolisation, l’intervention chirurgicale, la référence vers une unité de soins intensifs, une perte du taux d’hémoglobine de 4g/dl ou plus et le décès. On a mesuré aussi les pratiques de prise en charge.
54 maternités constituaient le groupe d’interventions et 52 maternités, le groupe contrôle. La moyenne d’hémorragies du postpartum sévères était de 1,64% et 1,65% respectivement dans le groupe d’intervention et le groupe contrôle. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne les manifestations des hémorragies du postpartum sévères. En revanche, les actions menées pour la prise en charge des patientes étaient plus importantes dans le groupe des maternités où une intervention a été menée.
Cependant, elles n’influencent pas les résultats de la prise en charge comparativement aux deux groupes, ni la prévalence des hémorragies du postpartum.

Sujet 2 : la sécurité des patients en médecine générale
La stratégie de recherche reste la même.
1.    Définition des besoins d’information
Selon la Haute Autorité de la Santé [4], la sécurité du patient a pour objectif de réduire le nombre d’évènements indésirables lié aux soins. On appelle évènement indésirable tout évènement inattendu qui perturbe ou retarde le processus de soins, ou impacte directement le patient dans sa santé comme les infections nosocomiales. Cependant nous nous intéresserons à un autre aspect de la sécurité des patients : les erreurs médicales. Le célèbre rapport de l’Académie de Médecine Américaine (Institute Of Medicine), « To err is Human – Building a safer health system » [5] a établi depuis plus d’une décennie que la cause de ces évènements est rarement liée au manque de connaissance des professionnels. Le plus souvent, ces évènements indésirables sont le fait de défauts d’organisation, de manques de vérification, coordination, communication, bref liés à un manque de culture commune de sécurité.
2.    Formulation du sujet et identification des concepts
La définition des besoins d’information  nous a permis d’abouti au sujet ci-après : « Quelle est l’attitude des médecins béninois face à l’erreur de prescription médicale ? »
3.    Plan de concept et exécution de la recherche
Attitude = attitude
Médecins = doctor
Erreur = error
Prescription médicale = medical prescription  
Avec la recherche d’indexation avec ‘’Mesh’’ de ‘’Pubmed’’, nous avons eu respectivement les mots suivants : « attitude, health personnel et medication errors »
La recherche est exécutée sur medline et on obtient dans la fenêtre de recherche :
("Attitude of Health Personnel"[Mesh]) AND "Medication Errors"[Mesh]
Avec la fonction limits en cochant anglais, français et ‘’free full text’’, nous avons obtenu 36 articles et le mieux adapté à notre sujet est le suivant :
Titre: « Reducing Medication Errors and Increasing Patient Safety: Case Studies in Clinical Pharmacology » [6]
Auteur : David M. Benjamin
Revue : The Journal of Clinical Pharmacology

4.    Résumé de l’article
La question de la sécurité des patients est devenue un sujet d’intérêt international qui mobilise tous les acteurs de la santé des populations. L’erreur médicale peut être considérée comme tout manquement à ce qui devait être fait dans la prise en charge d’un patient regroupé sous l’acronyme des « 5 bons (the five right)» : le bon médicament, la bonne dose, la bonne voie, le bon moment et le bon patient.  L’auteur résume dans le présent article les données actuelles sur la question, les causes d’erreurs médicales, et les moyens pour les minimiser. Il s’agit d’une méta-analyse des études parues sur la question à partir de 7 cas précis.
Selon un rapport publié en 1999 par « the Institute of Medicine », 44000 à 98000 personnes décèdent dans les hôpitaux chaque année des suites d’erreur (s) de prescription médicale. Bien que n’ayant pas fait l’unanimité, de nombreux acteurs sociopolitiques ont été interpelés suite à la publication de ce rapport, quant à la gravité du problème. Les erreurs sont présentes pendant toutes les étapes de la prise en charge depuis la prescription jusqu’à l’administration du médicament en passant par la transcription et la dispensation (‘’pen to patient’’).
Et les 7 cas d’études ont permis d’illustrer les exemples d’erreur médicale ainsi que d’en tirer des leçons pour essayer d’y remédier. Plusieurs erreurs surviennent à partir d’un défaut de communication entre le patient et son soignant. La prescription du médecin est la première étape d’erreur, suivie de l’étape d’administration par le  personnel infirmier. Les antibiotiques semblent être les médicaments les plus concernés suivis des analgésiques et des médicaments cardiovasculaires. Plusieurs types de mécanismes ont été mis en place pour essayer de minimiser les erreurs médicales telle que la prescription électronique. Aussi, est-il recommandé au médecin de bien interroger le patient sur les manifestations de sa maladie et de toujours l’écouter afin d’éviter toute erreur de terminologie ou d’autres conséquences fâcheuses (au sujet de l’allergie ou de l’intolérance à un médicament par exemple).
Il est convenable de bien expliquer au patient la procédure à effectuer  ainsi que les inconvénients et lui laisser le libre choix.
Un autre aspect à ne pas négliger est celui de la prescription médicale. Celle-ci doit être rédigée en bonne et due forme, dans une écriture lisible dépourvue de tout signe ambigu, afin de permettre une bonne identification du médicament et une bonne interprétation.
Vérifier la compatibilité des autres médicaments avec le traitement en cours, dans le but d’éviter toute interaction médicamenteuse, est une précaution à prendre lorsqu’un patient est nouvellement admis à l’hôpital.
Le respect de ces règles par le personnel de santé réduira de façon considérable les risques d’erreurs médicales et augmentera la sécurité du patient.

Références
1.    Ladikpo OT. Prise en charge des hémorragies du postpartum immédiat à la maternité départementale du Borgou. Faculté de Médecine/Université de Parakou Thèse de médecine N°010 Parakou 2009:121p
2.    OMS. Mortalité maternelle en 2005. Estimations établies par l’OMS, l’UNICEF, le FNUAP et la Banque mondiale. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2007
3.    Deneux-Tharaux C, Dupont C, Colin C, Rabilloud M, Touzet S, Lansac J, Harvey T, Tessier V, Chauleur C, Pennehouat G, Morin X, Bouvier-Colle MH, Rudigoz R. Multifaceted intervention to decrease the rate of severe postpartum haemorrhage: the PITHAGORE6 cluster-randomised controlled trial. BJOG. 2010 Sep;117(10):1278-87. Epub 2010 Jun 24.
5.     Institute of Medicine: To Err Is Human: Building a Safer Health System. Washington, DC: National Academy Press, 1999.
6.    Benjamin DM. Reducing Medication Errors and Increasing Patient Safety: Case Studies in Clinical Pharmacology. J Clin Pharmacol 2003 43: 768.

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