lundi 10 février 2014

vendredi 7 février 2014

Laos : « Les étudiants de l'IFMT en guerre contre les idées reçus sur le mythe cancer au Laos »

Laos : « Les étudiants de l'IFMT en guerre contre les idées reçus sur le mythe cancer au Laos »

Le cancer est l'une des principales charges de morbidité et de mortalité dans le monde et particulièrement dans les pays en développement.

Selon l'Agence internationale de recherche sur le cancer (IARC), 14,1 millions de nouveaux cas et 8,2 millions de décès par cancer en 2012 dans le monde. Plus de la moitié de tous les cancers (56,8%) et des décès par cancer (64,9%) ont été enregistrés dans les régions les moins développées du monde et ces proportions augmenteront encore d’ici à 2025.


Dans les pays de l'ASEAN, 786400 nouveaux cas et plus de 528000 décès ont été enregistrés en 2012. La morbidité et mortalité liée au cancer dans ces pays est particulièrement élevé au Laos. Pourtant selon l'OMS, 30% des cas de cancer sont évitables ; il s'agit en l'occurrence des cas de cancer dus aux agents infectieux qui représentent plus de 25% de l'ensemble des cancers dans les pays en développement.


Chaque année, la journée mondiale contre le cancer est célébrée le 4 février pour rappeler à la conscience commune qu'il s'agit d'un problème majeur de santé publique.

Le thème choisi pour cette édition 2014 est : « Halte aux idées reçues sur le cancer ».


L'IFMT qui est un institut international ayant vocation de développer une expertise régionale en médecine tropicale, en épidémiologie et en méthodologie de la recherche afin de contribuer aux renforcements des services de santé et des institutions nationales face aux priorités sanitaires des pays en développement, entend faire de cette journée, un moment d'éveil des étudiants, futurs acteurs des politiques de la santé publique, sur cette cause majeure de santé publique.

En prélude donc à cette journée avec la collaboration de l'Alliance des Ligues

Francophones Africaines et Méditerranéennes contre le Cancer (ALIAM), une

conférence-débat sera organisée dans l'amphithéâtre de l'IFMT sur le thème : «épidémiologie des cancers au Laos : perspectives pour une meilleure organisation des services de prévention et de soins. »

Des posters seront également affichés pour rendre visible les actions de communication autour de cette journée.


Enfin, il sera organisé un jeu « selfie » selon le concept de l'ALIAM pour véhiculer un message contre les idées reçues. Il est demandé à chaque étudiant de se prendre en photo avec un petit encart (conçu par l'ALIAM, http://www.aliam.org/) sur lequel, l'intéressé écrit ce qu'il veut concernant les idées reçues autour du mythe sur le cancer.

vendredi 10 janvier 2014

Plus souvent prétexte que volonté de changement: la réforme de la santé

Il me plait de partager avec vous cet article de Jean de KERVASDOUE qui en dit long sur les réformes de la santé. Veuillez cliquer ici pour le lire.

mardi 7 janvier 2014

"Implanter des guichets d’accès aux clientèles sans médecin de famille à travers le Québec"

Abstract
En 2008, le gouvernement du Québec a mandaté les quatre-vingt-quatorze centres de santé et des services sociaux (CSSS) d’introduire un guichet d’accès aux « clientèles orphelines » (GACO; le terme de clientèle orpheline désigne les patients n'ayant pas accès à un médecin de famille) au sein de leur organisation. L’objectif des GACO est d’augmenter le nombre de patients avec un médecin de famille et de prioriser les patients vulnérables. La médiatisation de l’enjeu des patients orphelins et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec ont joué un rôle prépondérant dans la conceptualisation et l'introduction de cette réforme. Peu de balises ont encadré le développement de cette réforme laissant donc une grande flexibilité dans les stratégies de mises en œuvre à chacun des CSSS. Cette marge de manœuvre à l’échelle locale a entraîné une variation dans l’offre de services des GACO, conduisant à une inéquité de services pour la population. Depuis leur implantation, les incitatifs financiers mis en place pour favoriser la participation des médecins de famille ont été modifiés à deux reprises, particulièrement pour faciliter la prise en charge des clientèles plus vulnérables via les GACO. Une étude récente a montré que, malgré un différentiel important dans les incitatifs financiers donnés aux médecins pour des patients vulnérables, plus de 70% des patients inscrits à un médecin de famille via les GACO étaient des patients non vulnérables et provenaient majoritairement d’une autoréférence par un médecin de famille. Le GACO répond, cependant, à une problématique importante en visant à réduire le nombre de personnes sans médecin de famille.

For free full text, please clic here
Authors: Mylaine Breton, Jennissa Gagné, Fortuné Gankpé

jeudi 28 mars 2013

Médicaments et pays en développement: cas du Bénin


Fortuné GANKPE (1) Jean-Daniel RAINHORN (2)

1. Département Santé/Université Senghor; 2. Maison des sciences de l'Homme, Paris



Introduction

Les médicaments, principaux produits utilisés pour la prévention et le traitement des maladies constituent l’un des maillons les plus importants dans la chaîne du système de santé. Ils représentent 20 à 30% des dépenses mondiales de santé (OMS 2011).
En 2006, les pays riches ont absorbé 78,5% des dépenses globales pharmaceutiques, contre  21,5% pour les pays à revenu faible et intermédiaire (Lu, Hernandez et al. 2011). Ceci traduit les difficultés liées à la disponibilité et l’accès aux médicaments essentiels pour les populations des pays en développement. Et les politiques d’approvisionnement en médicaments génériques essentiels (MEG) sont confrontées à l’exigence des accords GATS/AGCS et TRIPS/ADPIC (Mfuka 2002).
Le présent rapport expose l’essentiel de l’intervention de Margaret Chan lors du symposium trilatéral (OMS-OMC-OMPI), les principaux obstacles à l’accessibilité des médicaments, suivi de mesures à mettre en œuvre pour favoriser la disponibilité et l’accessibilité aux médicaments génériques essentiels (MEG) au Bénin.
1.    Les trois principaux challenges selon M. Chan
Chan a axé son discours lors du symposium (deuxième d’une série de concertations conjointes trilatérales entre l’OMS, l’OMC et l’OMPI), sur trois principaux  points.
    Le déséquilibre entre les besoins et les ressources en santé
Les besoins en médicaments sont croissants et inversement proportionnels aux ressources disponibles. L’ambition des gouvernements à aller vers la couverture universelle se traduit par une augmentation des dépenses. La charge des maladies chroniques augmentent, ce qui se traduit par un besoin croissant en médicament. Or la crise économique de 2008 a porté un sérieux coup sur l’économie et les programmes de santé sont confrontés à de graves déficits financiers. Selon Chan, « la santé publique est désormais confrontée à une augmentation des attentes et des ambitions qui vient à contre-courant, puisque les besoins et les coûts augmentent à un moment où les fonds stagnent ou diminuent ».
   Le difficile accès aux informations sur les brevets
La liberté d’achat de médicaments génériques est soumise à la contrainte de l’accord ADPIC car il faut désormais considérer la situation du pays au regard des brevets. Or les informations sur les brevets sont complexes et très floues. C’est pourquoi Chan appelle expressément à « favoriser l’accès à des bases de données mondiales conviviales contenant des informations publiques sur le statut administratif des brevets liés à la santé ».
   Les instabilités politiques, reflet des inégalités de santé.
Dans son intervention, Chan a fait le parallèle entre les troubles qui touchent la plupart des pays du Moyen-Orient et les inégalités en santé. Selon Chan, ces troubles trouvent leur fondement dans l’échec des gouvernements à améliorer la vie des gens. D’où l’importance du travail conjoint entre les trois organisations a-t-elle dit ; car, « améliorer l’accès aux médicaments est un moyen fondamental et réalisable d’améliorer l’équité et de répartir les avantages du progrès plus équitablement ».
2.    Obstacles à l’amélioration de l’accessibilité aux médicaments essentiels  
Les enjeux en matière de MEG au Bénin sont dominés par le prix face à l’insuffisance d’une réglementation, l’assurance-qualité face au marché illicite de faux médicaments et la réticence des prestataires dans la prescription.
    Le coût excessif pour les communautés
Au Bénin, la règlementation en matière de MEG n’est pas très précise sur les prix. La Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels (CAME) est passée à la réalité des prix depuis 1998 (ReMed 2011). C’est le marché qui régule les prix laissant libre cours aux dérives. Il n’est pas aussi rare de constater que le prix des MEG dans les zones reculées est deux fois supérieur au prix pratiqué dans les grandes villes du fait des frais de transport. Cette situation constitue l’un des principaux obstacles à l’accessibilité aux MEG.
    Le marché des faux médicaments
L’une des difficultés du Bénin est le phénomène des faux médicaments. Le commerce illicite des médicaments et leur contrefaçon se développent de façon inquiétante avec des menaces sur la santé publique. Environs 40 % des ménages à Cotonou ont eu recours au moins une fois au marché illicite (ABDOULAYE, CHASTANIER et al. 2006). Les faux médicaments proviennent pour la plupart du Nigeria. Cela traduit l’insuffisance des contrôles douaniers  au niveau des frontières. 
    La faible prescription des MEG par les professionnels de santé
Les MEG représenteraient 90% du marché national des médicaments au Bénin (Chisale and Trapsida 2006). Cependant subsistent des disparités entre les zones rurales et les centres urbains. En effet, la contribution des professionnels de santé dans la consommation de MEG reste insuffisante notamment pour les zones urbaines bien couvertes par les officines ; il y a une pharmacie pour 12000 habitants à Cotonou contre pour 400 000 habitants dans l’Atacora (ReMed 2011). Sous la pression des délégués médicaux, les médecins prescrivent beaucoup plus souvent les médicaments de spécialité.
3.    Stratégie d’amélioration de l’accessibilité aux MEG
Au regard de tout ce qui précède, trois mesures sont possibles.
    Amélioration de la productivité locale
Le Bénin jouit d’une certaine expérience dans la production de médicaments de par la présence d’industries.  En revanche, la part du marché de Pharmaquick est estimé à 29% des MEG de la liste nationale (ACAME 2011). Il sera alors intéressant de renforcer les capacités de cette industrie et encourager la production inclusive au détriment de l’exportation.
    Régulation de la politique des prix
Le gouvernement malien a instauré une régulation des prix des MEG qui a amélioré leur accès (Maïga and Williams-Jones 2010). Il est souhaitable que le gouvernement béninois prenne exemple sur cette démarche. Ceci passe par une mobilisation de tous les acteurs du secteur, un renforcement des capacités de distribution de la CAME et un leadership gouvernemental accru.
    Lutte contre les faux médicaments
La consommation de médicaments n’est pas exceptionnelle au Bénin malgré le contexte socio-économique peu favorable. En revanche, le recours au médicament illicite est prépondérant (ABDOULAYE, CHASTANIER et al. 2006). « Toute insuffisance de disponibilité des médicaments, toute tarification exagérée du recouvrement des coûts, tout relâchement dans la régulation du sous-secteur […] ont pour conséquences la favorisation du marché illicite » (Millot 2006).
Face à cette situation, il urge de passer à la répression. A l’endroit des consommateurs, il faudra sensibiliser sur les méfaits des faux médicaments à travers des canaux appropriés auxquels ont accès les populations, et en même temps rendre disponibles et à moindre coût les MEG dans les formations sanitaires. Ceci passe par un partenariat privé-public étroit, la promotion des MEG auprès des prescripteurs et le contrôle de la publicité. En outre, « de part sa problématique transfrontalière, il est nécessaire de placer la lutte contre le marché illicite dans un cadre régional harmonisé au niveau des organisations économiques et monétaires régionales d’Afrique de l’Ouest (UEMOA) » (Millot 2006).
Conclusion
Au regard du droit à la santé inscrit dans la constitution du Bénin, l’accès aux médicaments est aussi un droit. A un moment où les ressources sont très limitées et face aux besoins croissants des MEG, la promotion de la production locale s’avère nécessaire. Une action concertée dans une coopération multilatérale est souhaitable pour venir à bout du fléau des faux médicaments.

Références

jeudi 14 février 2013

Les mutuelles de santé face au défi de l’accès aux soins au Bénin

Fortuné Gbètoho Gankpé, Université Senghor
Christian M Mesenge, Francophonie
Jean-Daniel Rainhorn, Maisons des sciences de l'homme
 
L’accès aux soins de santé des populations demeure un défi urgent et difficile pour le système de santé du Bénin. Il n’y a aucune protection sociale pour un secteur informel prépondérant. L’enthousiasme suscité par les mutuelles de santé au début de leurs installations a été très tôt contrasté par les résultats obtenus. L’objectif de la présente étude était de déterminer les facteurs de résistance à l’adhésion ou d’exclusion des populations aux mutuelles de santé. Il s’agissait d’une étude transversale menée à Parakou au nord du Bénin incluant 50 individus tirés au hasard chez qui les données ont été recueillies à partir d’un questionnaire. 74% des individus étaient des non-adhérents avec 52% de femmes. Les individus de moins de 35ans, de sexe féminin, les familles de grande taille, à revenu faible, sont les exclus des mutuelles de santé. Des facteurs comme une faible cohésion du groupe, les croyances culturelles sur le vécu de la maladie, la compétence des prestataires de soins, le manque de vulgarisation, le choix des centres de santé affiliés et les différents services offerts constituent des freins à l'adhésion aux mutuelles. Il y a donc une sélection adverse des individus candidats à une assurance-santé. Il s'avère nécessaire d’adapter les modèles de micro-assurance santé au contexte socio-culturel des populations visées.

mercredi 13 février 2013

Insights into primary health care: similar and different perspectives through authors.

Insights into primary health care: similar and different perspectives through authors. 
Fortuné GANKPE, Aubin BALEBA

There is at least one common characteristic between different countries in the field of health is access to care. Needs of health are insufficiently covered by the provision of health services. Several policies have been implemented in this direction. Our present work focuses on the primary health care concept that became the basis for the WHO following the Alma Ata Declaration (1978) that should lead to the goal of health for all. First, we discuss the similarities between models of primary health care described by Carl Taylor and those described by other authors, and then identify the other models described in the literature.
Analysis of Carl Taylor on PHC: similitude and contrast
Carl Taylor identifies in its analysis on primary health care, four approaches: Community-Oriented Primary health care (COPHC), the Alma Ata Declaration, the Community-based primary health care (CBPHC) and seed-scale.
- COPHC:
This is an approach that is divided into four phases: the definition and characterization of the community identify health problems of the community, the development of interventions and monitoring the impact of interventions.
It is an approach developed from Kark’s experience conducted in South Africa (“Pholela”) and was also presented by Henry Perry in his bibliography. There is a similarity between this approach and the actions of the NGO "SEARCH" and "Tiyatien health".
- Alma Ata:
Carl Taylor is one of the actors of the conference of Alma Ata whose spirit is to provide “essential health care based on practical,scientifically sound and socially acceptable methods and technology made universally accessible to individuals and families in the community through their full participation and at a cost that the community and country can afford”. It includes promotive, preventive, curative, and rehabilitative services. It also must be integrated into other development sectors such as agriculture, education, food, etc. However, this idea has not been successful and there is talk of selective primary health care based on three pillars: equity, community participation and intersectoral development.
- CBPHC:
CBHPC approach is a paradigm used by most authors on the analysis of the concept of primary health care even if the content varies from one author to another. According to Taylor C, it is an approach that consists in adapting medical knowledge in socio-cultural context of the population; he illustrates this by the traditional practices of management of certain diseases, the use local medicines, etc. However, according to Henry Perry it is a “process through which the health programs and communities work together to improve health and control disease”. This includes communications with families, communities and individuals to improve key practices, social mobilization and community planning, delivering and using of health services and the provision of health care in the community, including preventive services. Henry Perry illustrates his analysis by the Integrated Management of Childhood Illness (IMCI). We find this approach used in the first phase of the project Jankhed,  "community" that uses community volunteers who are trained and subsequently loaded to deliver primary health care services including prevention and peer education.
- Seed-scale:
This is an integrated approach developed by Carl Taylor that considers the socio-economic and educational aspects into the health programs.
Others models of primary health care
Carl Taylor, in his analysis of the models of primary health care has probably considered paradigms that are still relevant. In contrast, other approaches have been suggested by other authors.
Take for example the CBIO developed by H Perry. It is an approach based on the definition of epidemiological priorities, defining community priorities, delivering key services, monitoring progress and measuring health improvement. There is a similitude between this approach and the COPHC except that the focus of the COPHC is on evidence-based planning, prioritization and evaluation. This approach is seen in the practice of NGOs “SEARCH” opposite of “Tiyatien Health”.
Another difference between the approaches of Carl Taylor is with the other authors Care practice groups or women's groups. This is used by the project “Jankhed” through Women's self help groups.
Conclusion
In conclusion, we can say that the concept of health care is very complex even if it seems simple in appearance. There is no one model of primary health care even if the ultimate goal is the same. It should integrate the different horizontal and vertical approaches to achieve better access to care. Jankhed’s experience that integrates all models seems to provide better results in India.